ANALYSE DES DYNAMIQUES INDUITES PAR LE FLUX DE POPULATIONS DÉPLACÉES DANS LES DÉPARTEMENTS DE BOUNA, DOROPO, TÉHINI (BOUNKANI) ET KONG (TCHOLOGO)

ANALYSE DES DYNAMIQUES INDUITES PAR LE FLUX DE POPULATIONS DÉPLACÉES DANS LES DÉPARTEMENTS DE BOUNA, DOROPO, TÉHINI (BOUNKANI) ET KONG (TCHOLOGO)

ANALYSE DES DYNAMIQUES INDUITES PAR LE FLUX DE POPULATIONS DÉPLACÉES DANS LES DÉPARTEMENTS DE BOUNA, DOROPO, TÉHINI (BOUNKANI) ET KONG (TCHOLOGO)

Depuis 2022, le nord de la Côte d’Ivoire fait face à une arrivée mas - sive de populations fuyant les affron - tements entre groupes djihadistes et groupes d’auto-défense au Bur - kina Faso. L’arrivée de ces popula - tions dans les régions du Bounkani et du Tchologo génère de nouvelles dynamiques et pose d’importants défis. Cette étude, menée en mai et juin 2023, met en évidence ces dy - namiques et permet de mieux les comprendre. Il en ressort que ces arrivées massives posent des risques sanitaires, et ajoutent une pression sur les ressources naturelles et les infrastructures socioéconomiques de base. Elles posent également des défis autour des opportunités éco - nomiques existantes et, de manière générale, quant à la cohabitation. Il y a également des risques de dévelop - pement de phénomènes sociaux qui touchent les enfants et les femmes. Les localités d’accueil font face à des défis importants en termes de dispo - nibilité et d’accès sur le long terme aux infrastructures socioécono - miques, telles que les centres de san - té, les logements, l’accès à l’eau po - table et aux ressources alimentaires, la gestion du bétail, et la gestion des flux et des risques sécuritaires. Cette crise intervient dans des contextes qui ont été confrontés, au cours des dix dernières années, à de conflits violents liés à l’occupation des terres. Ces conflits ont fortement affecté les relations de cohabitation et généré des ressentiments dans les relations inter et intracommunautaires. La gestion de ces défis a aussi créé des ressentiments vis-à-vis de la figure de l’État et de ses représentants. 

Face aux différents défis, les communautés hôtes et les communautés déplacées ont développé des réponses pour réduire les risques. Pour les déplacés, la principale réponse est de développer des parcours et des stratégies migratoires qui tiennent compte de la proximité culturelle, des habitudes des communautés hôtes en matière d’activités économiques, du niveau d’exposition au risque sécuritaire, du niveau d’acceptabilité de l’étranger et de se distiller à petite échelle dans les villages et campements de manière à éviter d’exercer des pressions fortes sur les ressources déjà limitées et disputées. Cette stratégie a conduit un nombre important de demandeurs d’asile à se diriger vers des localités éloignées des frontières. Quant aux communautés hôtes, elles assistent au mieux, ceux qu’elles considèrent comme des parents, tout en gardant à l’esprit que leur accueil posera à court, moyen et long termes d’énormes défis de cohabitation si des mesures d’anticipation ne sont pas développées et accompagnées. Pour tenter de prévenir ou de proposer des réponses à ces risques perçus, cette étude propose une analyse détaillée et un ensemble de recommandations au Conseil National de Sécurité (CNS) et au projet Résilience pour la Paix (R4P). 
 


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